Dimanche 24 juin. Mini-sommet à Bruxelles. Les dirigeants de 16 pays de l’Union européenne étaient réunis mais ils ne sont pas parvenus à trouver un accord sur la question de la crise migratoire et le contrôle des frontières. Emmanuel Macron et son homologue allemande Angela Merkel appellent de leur côté à des accords entre plusieurs États membres.
Il n’y a pas de décision commune dans le cadre européen mais une solution a finalement été trouvée pour le bateau Lifeline qui est arrivé dans le port de La Valette, à Malte, le mercredi 27 juin, comme prévu.
Cela faisait une semaine que le bateau humanitaire et les 234 personnes qu’il avait recueillies en Méditerranée attendaient de savoir où ils pouvaient accoster. Rome, en appliquant la politique de tolérance zéro du ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, refuse désormais d’accueillir les bateaux des ONG. Malte a fini par accepter après avoir posé ses conditions. En tout, huit pays européens devraient accueillir les migrants secourus par l’ONG allemande Mission Lifeline. On parle de Malte, l’Italie, la France, l’Irlande, le Portugal, le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas. Après avoir reçu l’assistance sanitaire nécessaire, les migrants qui répondent aux critères pour demander l’asile seront répartis dans les pays qui ont donné leur consentement. Les autres seront expulsés, sans que l’on sache pour le moment s’ils le seront en Libye ou dans leur pays d’origine.
Le premier ministre maltais Joseph Muscat a ajouté que le navire serait mis sous séquestre à son arrivée, estimant que son capitaine “a violé les lois internationales” et qu’il “a ignoré les directives des autorités italiennes”. L’opération de sauvetage réalisée par le Lifeline n’a pas été diligentée par le Centre de Coordination des Recherches et des Sauvetages en Mer de Rome. Mais l’ONG allemande a répondu aux critiques: “le seul ordre auquel le bateau a refusé d’obéir est celui de remettre ces personnes aux prétendus garde-côtes libyens, car cela aurait été en contravention avec la convention de Genève sur les réfugiés et donc criminel”, a dit. Selon le capitaine du navire, obéir à l’ordre reçu de “débarquer à Tripoli aurait constitué une violation du principe de non-refoulement”.
Le navire était en quête d’un port d’accueil et est resté bloqué dans les eaux internationales pendant six jours. Lifeline avait fait savoir que “de nombreuses personnes à bord souffrent de mal de mer” et que trois se trouvent dans son hôpital.
Avec Lifeline et avec le débarquement des 630 réfugiés de l’Aquarius en Espagne, le ministre d’extrême droite Matteo Salvini célèbre, une fois de plus, la victoire de son gouvernement en voyant accomplie sa politique anti-immigration.
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